Fortuné PARENTEAU est un, avocat, archéologue, numismate1, collectionneur et premier Conservateur du muséum d’Archéologie de Nantes, du XIXème siècle.        Ses origines et sa jeunesse Fortuné PARENTEAU du Payré est le cadet d’une famille de trois enfants. Il voit le jour à Luçon, en Vendée, le 6 avril 1814 à l’instar de son jumeau Guillaume qui ne lui survivra que quelques jours. Son père, Pierre Marie PARENTEAU du Payré (1768-1817), était  issu d’une famille bourgeoise Fontenaisienne. Quant à sa mère, Thérèse Marie SABOURAUD des AUBIERS (1775- 1841), elle appartenait à une famille poitevine anoblie par Louis XIII à l’issue du siège de la Rochelle en 1628. Plus tard, l’un de ses ancêtres  Sabouraud, curé de Saint- Laurs (Deux-Sèvres), fût massacré par les protestants qui l’enfouirent jusqu’au cou tout en jouant sur sa tête avec des boules. Depuis, en mémoire du prètre martyr, la famille arbore pour nouvelles armes « une croix de gueule au-dessous de trois étoiles et au-dessus d’une épée couchée », avec pour devise : « Mort par l’épée, pour la Croix et monté au Ciel »2. Après ses études, à partir 1830, il entreprend dix années de cours au Collège de France. Pendant cette décennie, il se mêle aux mouvements artistiques du moment; on est alors en pleine  Monarchie de Juillet. Par la suite, c’est paré d’un sérieux bagage de connaissances l’ayant admirablement préparé à ses recherches futures, qu’il revient sur ses terres familiales. L’éveil à la passion de sa vie … l’archéologie Cependant, ce n’est que dans les années 1840 que l’attrait archéologique s’éveille en lui. Et c’est à ce moment-là qu’il entreprend de collectionner les monnaies, puis par la suite, les bijoux anciens. Il est certain que l’amitié qu’il entretient avec son concitoyen Faustin Poey d’Avant y est pour beaucoup. Et la découverte du fabuleux trésor dans les douves de l’ancien château de Mareuil sur Lay, en 1844, est probablement l’un des détonateurs de cette passion qui le tiendra tout le restant de sa vie3. Quelques années plus tard, en 1858, 1860 puis 1862, il deviendra la plume de ce même ami lorsque celui-ci publiera l’immortelle: « les Monnaies féodales de France». Fortuné en sera le dessinateur et le graveur des nombreuses planches qui viennent illustrer ce magnifique ouvrage4. Mariage et descendance Son long parcours d’études, ainsi que cette mise en place lente de sa future vie de recherches sont certainement les causes d’un mariage tardif. Cependant, comme il l’écrit en 1878,  «La valeur de l’homme se décuple sous l’influence du mariage sanctifié par la Religion chrétienne »5. Il épouse Louise Augustine Sidonie BRUNET à Pouzauges, ville natale de cette dernière, le 17 juin 1851. Aussi, c’est réellement à partir de ce moment-là que sa vie scientifique s’établit pleinement. On notera à ce sujet, que son ami Faustin Poey d’Avant l’accompagnera, ce jour-là, dans un rôle de témoin. A la suite de son union, il s’installe à la fois à Pouzauges (certainement pour les périodes de repos autant que pour être proche de ses terres) 6, ainsi qu’à Nantes7 (pour ce qui est de son labeur quotidien). Sa vie d’archéologue Petit à petit, il enrichit ses collections grâce à des découvertes toujours plus nombreuses, comme celle faite en 1855 par des maçons de St Pierre des Echaubrognes (Deux Sèvres) dans un champ dénommé « champ de la chèvre » où ceux-ci travaillaient à l’extraction de pierres destinées à la reconstruction de la façade de l’église de Châtillon sur Sèvre8. Là, il fût trouvé un vase de terre blanche qui contenait 120 deniers du XIIIème siècle de périodes diverses9. D’autre part, il s’évertue à mettre ses connaissances à la disposition du plus grand nombre à travers diverses publications comme par exemple « la Revue des Provinces de l’Ouest » auquel il collabore, mais aussi à travers d’autres œuvres majeures à l’image de l’« Odyssée de la Bécasse en gaule – les cabournes, les bourniers et les bournigals » en 1874. Comme il le signifiera plus tard, le Poitou fût son pays de naissance et la Bretagne devint son pays d’adoption10. Aussi, c’est donc naturellement, dans cette région, que sa carrière prend tout son poids. En effet, c’est dans la ville de Nantes qu’il devient, en 1859, le premier Conservateur du musée d’Archéologie de la ville11. La fin de sa vie Dès lors, il consacre à ce lieu et à ses collections la plus grosse partie de son existence et ceci jusqu’à sa mort qui survient  le 10 septembre 1882 dans la commune de Pouzauges. Il décède à l’âge de 68 ans, sans aucune descendance, après une maladie qui le poursuivait déjà depuis plusieurs années. Il lèguera par testament l’essentiel de ses collections privées à ‘’son’’12  musée. là qu’il nous laisse ce témoignage visuel de ces lieux intenses à ses yeux.  Ceux-ci sont localisés exclusivement en territoire Vendéen, à l’exception des croquis qu’il nous laisse de la ville de Châtillon sur Sèvre8  qui se trouve  être sur l’autre rive de la rivière du même nom et qui se situe donc sur le département des Deux-Sèvres; de ceux concernant quelques éléments architecturaux  de la ville de Nantes, ainsi que celui du pont enjambant la Vilaine à la Roche Bernard dans le Morbihan.  Il est probable que c’est aussi à partir de ce moment-là qu’il va se mettre en quête de sa future vocation, et que son sens de l’archéologie se mettra en  éveil. Aussi tout au long de ce carnet, on retrouve, bien sur, beaucoup de dessins de villes, de bâtiments, d’éléments d’architectures, de paysages. Cependant,  on y découvre aussi quelques natures mortes de volatiles, plusieurs insectes, un lot de trois poteries anciennes ainsi que fort probablement l’un de ces premiers  croquis de pièce de monnaie.  D’autre part, il est certain que ce travail lui a permis d’affiner son dessin tout en affirmant son trait, ce qui lui sera précieux pour la suite de sa carrière  d’archéologue.  --- Fortuné PARENTEAU en 1878 --- --- armoiries de la famille PARENTEAU --- --- armoiries de la famille SABOUREAU --- A son retour dans son Poitou natal, en 1841, notre futur scientifique, qui  entre dans sa 28ème année, entreprend un pèlerinage au cœur des villes, villages,  propriétés et châteaux qui rythment son histoire familiale. Et c’est de ce moment   Références:  (1) - lui inclinait davantage au qualificatif de ''numismatiste''.  (2) - "La Vendée avant 1793 - légendes et récits" (Pierre-L. Prunier) page 287 & 288 ,       -  http://famillesvendeennes.fr/sabouraud.html ,       -  "Bulletin des Sociétés Archéologiques de Nantes et de Loire-Inférieure " -  tome 22 - 1883 - page 208 ,       - &  "Revue de Bretagne et de Vendée " - 26ème année, 6ème série, Tome II - 1882 - page 471.  (3) - http://www.loire-atlantique.fr/jcms/cg_14292/tresor-de-mareuil-sur-lay-85  (4) - voir introduction en page XI du volume I des " Monnaies féodales de France " par Faustin Poey d'Avant.  (5) - extrait de l' " Inventaire archéologique " par Fortuné Parenteau de 1878 en page 66 (description N°12).  (6) - certainement dans une maison dénommée " la Passion " … et la Passion, il en montrera tout au long de sa vie!  (7) - il réside avec son épouse rue Bertrand Geslin dans le 5ème arrondissement de la ville.  (8) - ville du nord des Deux-Sèvres qui, au moment de sa fusion avec Saint Jouin sous Châtillon en 1965, reprendra son nom de Mauléon.  (9) - "Revue des Provinces de l'Ouest " 3ème année - 1855, page 493 (10) - extrait de son Inventaire archéologique de 1878 page 3. (11) - Depuis 1896, celui-ci a été intégré au Musée départemental  Dobrée. Ses collections qui étaient visibles de 1856 à cette date dans la chapelle de l'Oratoire sont désormais exposées dans le Palais du même nom. (12) - " Dans un musée, le conservateur est chez lui ; il doit dire ce que son musée renferme, en décrire les richesses, en un mot, en faire les honneurs à ses confrères et au public. "… extrait de son Inventaire archéologique de 1878, page 3.

Fortuné PARENTEAU - Le carnet à dessins de 1841